Il n’y a nul « intégrisme » dans ma position ; ce serait culturellement réducteur, mais au contraire,
je suis certain que l’ouverture d’esprit ne peut se concevoir que dans cet apparent paradoxe : toute attitude négative face au développement de la culture créole ne peut être que nuisible au développement d’une culture française et universelle.
Pierre Cellier
Il vaut mieux, à mon sens, avoir quelques idées générales qui correspondent à des réalités internes à la langue créole que de courir chacun après un à-peu-près qui correspondrait aussi à une réalité mais ponctuelle.
Je dirais donc :
Une graphie simple, proche de la phonétique la mieux acceptée (quelquefois variable pour des registres de mots, liés à des registres sociaux ou professionnels…)
Une graphie liée au système syntaxique standardisé (qu’il faut aussi normaliser, voir ma communication d’octobre 2010) par exemple : refuser tout système d’accord qui serait emprunté au français.
Je crois que la frontière avec le français, à la Réunion, doit être claire en termes de systèmes ; il faut faire passer l’idée que j’ai développée dans un article sur « évolution et mutation » qui fait qu’entre le français et le créole il y a changement de système comme ça s’est produit entre latin et français… en passant par l’histoire.
Pour faire simple le créole réunionnais est un système comparable à l’anglais (peu d’accord, pas de conjugaison, des marqueurs pré-verbaux, etc.…) bien différent du système français (accords / conjugaison…)
Mais beaucoup d’apparentes et superficielles ressemblances font qu’on assimile vite le créole réunionnais à une simplification du français comme par exemple un simple « patois ». Les langues régionales en France ont été soumises à cette dépréciation pour devenir parfois, dans les régions « franciennes », un réel patois (français simple et mal parlé) et non un autre système linguistique.
Pierre Cellier